Éditions Sorman

Lors de la phase de définition des besoins, les acheteurs publics sont parfois confrontés à des comportements des services opérationnels - telles la force de l’habitude et les préférences individuelles - qui peuvent nuire à l’efficience de l’achat ; en effet, bien souvent les services opérationnels raisonnent davantage en termes de produits déjà connus, voire testés, que de besoins.
Ce raisonnement engendre des surcoûts car il se base sur une reproduction à l’identique d’un achat sans s’interroger sur la qualité nécessaire, la quantité exacte, la fréquence du besoin…
Or, dans un contexte de réfaction des ressources des collectivités, l’acheteur public doit s’interroger sur la notion de « juste besoin » dans le cadre d’un achat efficient en termes d’utilisation des deniers publics.

Pour atteindre cet objectif, l’acheteur public doit s’appuyer sur les méthodes d’analyse fonctionnelle et d’analyse de la valeur du besoin :

- « l’analyse fonctionnelle distingue le besoin de la fonction du besoin du produit ou du service acheté. Elle procède en termes de fonctionnalités attendues pour répondre au besoin et non en termes de produit ; elle laisse, dès lors, la place à des achats innovants, voire à des produits ou services de substitution ».
- « l’analyse de la valeur dresse un diagnostic des faiblesses du produit acheté et des coûts passés afin de mettre en évidence les surcoûts à éliminer. Elle s’appuie notamment sur le bilan des niveaux de consommation, une étude détaillée de la facturation des produits, une décomposition des différents postes de coût de la prestation ou du produit acheté… Elle raisonne en coût global pour la collectivité et permet, dès lors, d’évaluer la pertinence d’une externalisation et d’éclairer le montage du marché au regard des coûts cachés ou induits. »

Source : Inspection Générale des Finances – Revue des dépenses 2016.

Ludovic Vigreux le 02 février 2017 - n°52 de La Lettre des Marchés Publics et de la commande publique